Depuis quelque temps, un mot issu des relations personnelles a fait irruption dans nos métiers : le ghosting.
En tant que cabinet de recrutement, nous y sommes confrontés de manière croissante.
Il peut survenir à tout moment : un candidat ne se présente pas à un entretien, ne répond plus après une prise de contact prometteuse, ou disparaît après avoir validé toutes les étapes du processus… voire après avoir accepté une offre.
Ce comportement peut désarçonner. Pour les recruteurs et les entreprises, c’est une source d’incompréhension, de frustration, et parfois de réorganisation en urgence.
Mais si ce phénomène devient si courant, c’est qu’il raconte quelque chose de plus profond.
🔍️Pourquoi les candidats « ghostent » ?
Les raisons sont multiples, et souvent plus complexes qu’il n’y paraît.
Certains candidats croulent sous les sollicitations et ne parviennent plus à répondre à tous les contacts.
D’autres vivent mal le processus de recrutement : trop long, impersonnel, ou manquant de clarté. Il arrive aussi que la peur de décevoir, l’incertitude, ou un manque d’aisance dans la communication professionnelle conduisent à cette forme de retrait silencieux.
Enfin, n’oublions pas un élément essentiel : de nombreux candidats ont eux-mêmes vécu du ghosting… de la part des entreprises. Absence de retour après un entretien, messages sans réponse, postes soudainement pourvus sans explication : le ghosting n’est pas unilatéral, et certains y voient une manière – consciente ou non – de rétablir un équilibre.
Mais le silence n’est jamais la solution.
Lorsqu’un candidat ne donne plus signe de vie, il ferme une porte… parfois définitivement. Le monde professionnel, bien que vaste, est interconnecté.
Le recruteur que vous ignorez aujourd’hui pourrait croiser votre chemin demain, avec une opportunité taillée pour vous.
Prendre 30 secondes pour répondre, même par un simple « merci mais je ne poursuivrai pas », c’est faire preuve de respect, de professionnalisme et de maturité.
Ce que nous, recruteurs, devons entendre dans ce silence
Le ghosting est aussi un signal pour nous : il nous pousse à interroger nos pratiques. Sommes-nous suffisamment clairs sur le déroulé du processus ? Donnons-nous un retour, même négatif, à chaque candidature ? Avons-nous su créer un lien de confiance, ou avons-nous simplement « coché une case » ?
Chez Kali RH, nous sommes convaincus que le respect est une responsabilité partagée. Nous croyons en un recrutement plus humain, plus transparent, plus réactif. Et nous invitons chaque candidat à s’exprimer, même lorsqu’il décide de ne pas poursuivre.
Le recrutement est une relation. 🤝
Comme toute relation, elle se construit sur des échanges sincères.
Vous n’êtes pas intéressé ? Dites-le.
Vous avez choisi une autre voie ? Expliquez-le.
Vous ne vous sentez pas à l’aise pour continuer ? Confiez-le.
Parce que derrière chaque appel, chaque message, il y a des professionnels engagés, qui croient encore au dialogue.
Et vous, avez-vous déjà ghosté un recruteur ? Pourquoi ? Parlons-en, sans tabou, pour faire évoluer nos pratiques des deux côtés.
Caroline REZEL
Consultante KALI RH